A la Relève, le pluriel « d’un bar » c’est maintenant « des chambres ». Aux étages de ce haut de convivialité du quartier d’Endoume, elles révèlent chacune à leur façon une certaine idée de la sieste dans la torpeur méridionale. Tu montes cheri.e ?
Quoi ? Comme on dit « bar de quartier » il faudrait maintenant dire « chambres de quartier » ? Oui messieurs dames ! C’est en tout cas ce qu’ont souhaité les « Gregs » (alias Grégoire Hessmann et Grégory Mandonato) à Endoume au-dessus de la Relève, leur QG depuis dix piges.
Comme ils ont su faire d’un bar de quartier né en 1944 un repaire marseillais familier qui a gardé un joyeux mélange des genres (chauffeurs de taxi au verbe haut y croisent pépettes en goguette), ces chambres d’hôtes n’ont rien de la résidence de tourisme aseptisée.
On s’installe dans l’une des quatre pièces comme dans une maison de famille qui aurait plein d’histoires à nous raconter. Derrière les portes de chacune d’elles, il y a des objets et du mobilier chinés ou fabriqués avec soins par un artisan du coin, il y a des rencontres, des questionnements, des traditions locales à faire vivre ou revivre.
« Les détails font la perfection, et la perfection n’est pas un détail » disait ce bon vieux Léonard (de Vinci). Et ici, l’arrondi des ouvertures, le bois et les carreaux émaillés aux teintes surannées, les alcôves accueillant banquette et bibliothèque voulus par l’architecte marseillaise Elsa Junod (Junod Marc architectes) se marient à merveille avec la décoration d’Annick Lestrohan et Ingrid Giribone, le binôme mère-fille de la marque Honoré qui avait déjà sévi magistralement dans le bar-restaurant en rez-de-chaussée.
Un guéridon, un tableau tissé de laine, une tête de lit, c’est en partant d’une pièce emblématique de la Provence dénichée sur un marché ou un brocante des Alpilles ou du Luberon qu’elles ont tiré le fil de chacune de leurs quatre histoires autour de thématiques (tropicale, rococo, provençale ou méditerranéenne) associées à des couleur pastel (bleue, rose, verte ou jaune) qui fleurent bon les 50’s.
Les dessus de lit, rideaux et les coussins en tissus éponge ont été confectionnés sur-mesure dans un atelier de la ville par Alice Bézy (Maison Mestral). Les bureaux et têtes de lit uniques, tomettes provençales, boiseries réalisées par l’artisan marseillais Romain Davidico. Les savons, crèmes et autres soins proviennes eux aussi de la filière eco-locale. locaux, sont à portée de mains.
Les Chambres de la Relève offrent ce mariage improbable d’un garni de province qui se serait amouraché de la Riviera. C’est « charmant » comme on dit ici, mais sans prétention.
Il y a ce je-ne-sais quoi d’indéfinissable qui vous y fera vous y sentir immédiatement bien pour prendre le pouls de la ville, que vous soyez en couple ou entre amis.
Au réveil, direction le café en rez-de-chaussée pour le petit-déjeuner (fruits pressés, viennoiseries et boisson) et profiter des premiers rayons du soleil rayons en terrasse. Le bar-restaurant qui propose des délicieuses assiettes pour l’apéro sera aussi idéal pour ceux qui arrivent en fin d’après-midi et souhaite se baigner sans attendre dans l’ambiance marseillaise en socialisant avec la joyeuse faune locale.
Le Petit Plus : Les chambres sont idéalement situées en cœur de ville, non loin des premières plages, de la Bonne Mère, du Vieux-Port et des rues animées pour trouver un bon restaurant ou boire un verre au coucher du soleil (au Café de l’Abbaye par exemple, autre adresse tenue par les malins tauliers).
Par Eric Foucher