Le nom seul évoque déjà les vacances. Dans ce paquebot d’un blanc immaculé dominant les flots bleus, on s’offre à la proue une courte escale gourmande puis l’on embarque dans les étages vers un voyage immobile qui vous transporte pourtant très loin.
Marseille, la ville à la plage. Au bout du boulevard Charles Livon, premier virage et la mer qui vous saute au visage sans crier gare. La plage des Catalans et sa passerelle mythique de laquelle se sont jetées des générations de minots. Et puis un grand vaisseau comme échoué sur les rochers calcaires.
Le modeste Hôtel Richelieu a pris du galon (deux étoiles qui en font maintenant quatre) et s’est adjoint les services du feu restaurant Eden Roc, paradis perdu depuis longtemps, pour se transformer en un petit complexe hôtelier au luxe aussi chic que discret. Amoureux de voyages en général et de Marseille en particulier ses propriétaires, Frédéric Biousse et Guillaume Foucher, avaient confié comme feuille de route à Yvann Pluskwa, leur envie de repenser ce bâtiment en pleine décrépitude et d’évoquer l’ambiance balnéaire des années 1930.
Tout en respectant le silhouette art déco du bâtiment dont quelques ferronneries d’époque subsistent au balcons, l’architecte marseillais a entièrement revu l’intérieur du bâtiment. Les dix-neuf chambres sont maintenant entièrement tournées vers la mer et les parties communes (restaurant, toit terrasse, piscine extérieure) offrent un panorama sans pareil sur la mer et embrassent l’horizon par des jeux de lignes et de transparence.
L’ambiance volontairement minimaliste et d’un blanc monacal des chambres avec leur lit et meubles en bois blond, leurs rideaux clair et sol en grès dirige votre regard vers la grande bleue, seul spectacle qui vaille. Alors, on paresse dans de beaux draps, on imagine des histoires derrière ces vieux polas de famille et l’on contemple les paquebots en partance pour la Corse ou d’autres rivages de méditerranée. Amateurs(ices) de bling et d’ambiance lounge et de néons colorés, passez votre chemin. Le luxe et l’évasion ne s’affichent pas sur écran plat mais à travers une baie magique que l’on traverse, si on a la chance d’avoir un balcon ou une terrasse, pour humer les embruns.
Après une dernière brasse dans la piscine du pont supérieur, siroter un cocktail en contemplant le coucher de soleil sur l’archipel du Frioul ne vaut-il pas toutes les étoiles du monde ?
En rez-de-chaussée depuis la maison de verre, on aperçoit scintiller les lumières du littoral marseillais des Goudes jusqu’à l’Estaque. Pile-poil en son centre juste au-dessus des flots, on se régale dans le restaurant des produits de la mer (seiches à la plancha, magre mariné au citron vert, bar de ligne sauce vierge, poulpe laqué au vin rouge et tutti quanti) en trempant ses frites de polenta dans une sauce aïoli.
Le léger ressac embrassant les rochers finit par vous jeter en douceur dans les bras de Morphée. Au petit matin, une lumière à nulle autre pareille – tous les voyageurs visitant Marseille vous le diront – inonde votre chambre d’une joyeuse clarté.
Un petit saut vivifiant par le spa qui a la bonne idée de s’être associé à Ren Clean Skin Care (marque respectueuse de l’environnement et de votre peau) puis un grand bol d’air frais sur la terrasse donnant directement sur la mer vous feront oublier que vous n’êtes qu’à dix minutes de la tumultueuse Canebière.
Difficile de dire si cette vigie qui marque le début de la célèbre Corniche inaugure un avenir radieux pour un front de mer en pleine transformation. Elle est en tout cas loin de faire tâche dans le décor auquel elle apporte son élégante silhouette.
Le Petit Plus : Dès les beaux jours, les clients mais aussi les marseillais pourront profiter du petit bar de plage posé directement face à la mer en contrebas de l’hôtel ainsi que du spa.
Par Eric Foucher