Cette institution familiale de Noailles sert des pizzas bon marché en journée comme en soirée depuis 1962. Une partie du patrimoine vivant et populaire de Marseille à déguster en parts dans la rue ou à partager autour d’une table dans sa nouvelle annexe.
A Noailles tous les jours, il y foule au marché et chez les artisans de la rue Longue des Capucins avec les clients qui remplissent leur paniers de produits frais à bas prix. Il y aussi la queue au comptoir de Charly Pizza. Des habitués et des nouveaux venus qui ont eu vent de bon plan et qui veulent se remplir le ventre sans se ruiner. Du matin au soir, à la lueur des réverbères, des femmes au tablier rouge remettent à la foule affamée des parts bien enveloppées de papier qui ont fait son succès. Depuis un demi-siècle, elle fait partie du paysage dans le quartier. Elle est toujours aussi dynamique, animée par une nouvelle génération: Charly 2.0.
Charly a repris le four de son père, Charles (le premier Charly) en 2013. Bien qu’il ait grandi en travaillant à tous les postes de la pizzeria étant jeune, il n’avait jamais eu l’intention de rejoindre le business familial. Mais quand son père lui a proposé de reprendre l’affaire plutôt que de la vendre, il a troqué ses plans de carrière dans la mode à Paris (nb: il était styliste textile) contre les pétrins et la sauce tomate pour revenir à ses racines sudistes qui lui manquaient. Depuis. Le papa a pris sa retraite, mais vous pouvez retrouver la maman, Nabiya, la “figure maternelle” de l’articulation (nb: affectueusement surnommé “Charly” également) derrière le comptoir de 17h à tard le soir.
Né d’une mère algérienne et d’un père napolitain, charly incarne la bouillabaisse ethnique de Noailles, populaire et modeste. C’est pour être en accord avec ce quartier qu’il propose des recettes hallal, garde les prix bas bien que le coût des matières premières augmentent, et ne s’arrêtera pas de vendre la « calantica », un cousin hispano-algérien de la socca que la clientèle du Maghreb adore.
Pour la pizza, une équipe de 12 personnes produit des centaines, parfois plus de mille pizza par jour, avec un choix de deux douzaines de garnitures différentes, due la classique anchois-fromage à la poulet curry mois conventionnelle. Malgré la production importante et les prix ridiculement bas – 4 euros pour une pizza au fromage – les savoureuses pizzas sont faites tous les jours avec de ma pâte et la sauce fraîches et surtout pas surgelées. « Nous sommes une fabrique artisanale » : farine de la minoterie Batigne, viande de Charolais de Basse-Savoie, légumes cueillis au marché voisin et tomates françaises en conserve, Charly s’est engagé à n’utiliser que des ingrédients régionaux.
Si vous préférez vous poser plutôt que la manger dans la rue comme l’on fait tant de génération de marseillais dirigez-vous au restaurant, un ancien poissonnier que Charly a transformé en salle de restauration il y a deux ans. Un rez-de-chaussée aux murs de briques et un étage où les longues tables sont populaires auprès des étudiants le midi. Ne manquez pas le tiramisu de la frangine. C’est, une affaire de famille on vous a dit.
Le Petit Plus : en un clin d’œil à son passé dans le milieu du textile, Charly vend des produits dérivés estampillés aux couleurs de l’enseigne : casquettes et totes bags (3 € seulement)
