Faut-il pousser la porte de chez Mémé ? Oui répondent en chœur les amateurs d’une cuisine originale mais sans chichi où l’improvisation a toute sa place.
Comme pour sa précédente table (Il Clandestino) le décor de Mémé fait illusion. La discrète adresse « créée hier » semble avoir toujours existé sur le Boulevard Longchamp, telle une cantine de quartier. Avec ses tables rondes en bois massif, napperons, photos de famille, rideaux en crochet et abats jour fleuri, on est toute de suite baigné dans une ambiance de repas de famille. C’est bien avec cet esprit de convivialité et de simplicité tel qu’il pourrait s’exprimer dans une table d’hôtes que le chef Jérôme Benoit souhaitait vous inviter et faire partager ses trouvailles depuis la cuisine ouverte. Difficile de qualifier ses propositions culinaires puisque la seule règle qu’il s’impose est de ne travailler que des produits frais et de saison. Pas de propositions à rallonge au menu donc mais deux entrées, deux plats et un dessert pour mettre tout le monde d’accord (ça facilitera aussi la vie des éternel(les) indécis(es). Pour le reste, ça part dans tous les sens comme en témoigne son menu « Freestyle » certains soirs. Pomme de riz de veau au topi réglisse avec son jus de tête, magre au condiment merguez, chou romanesco et jus de moelle ou bien encore carotte/confiture de lait et frisée au dessert, il faut accepter de se laisser embarquer dans ses aventures, d’être dérouté parfois, de découvrir des terres inconnues souvent. Et force est de constater que la mayonnaise prend puisque le lieu ne désemplit pas. Tous les premiers mercredis de chaque mois, le chef régale quinze minots à l’œil, sa façon à lui de participer à l’éducation au goût. Il invite aussi régulièrement d’autres chefs marseillais ou de passage à des ping-pongs aux fourneaux. Si la cuisine est une fête, lui a décidé d’en être l’un des MC. (EF)