Avec leur épicerie entièrement axée sur les produits du coin, Camille et Delphine entendent bien essaimer dans les paniers les valeurs de consommation responsable et de développement durable.
Les pissenlits, c’est comme les légumes moches, il y a encore quelques années, personne n’aurait eu l’idée de les vendre ou de les consommer. Oui mais ça c’était avant. Avant qu’on ne prenne conscience que tous les produits que l’on faisait ingurgiter à la terre pour augmenter ses rendements, que les mutations génétiques qu’on faisait subir aux fruits et légumes pour obtenir une couleur et une forme plus présentables, que les traitements apportés avant et après récolte pour une meilleure conservation, avaient des répercussions sur notre santé. Tout cela Camille et Delphine le savent depuis belle lurette puisque la première a travaillé dans le maraîchage, l’apiculture et élevé des chèvres du Rove avant de rencontrer la seconde au sein de l’association « Filière Paysanne » qui fait le promotion d’une agriculture et une alimentation locale. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’elles ne se contentent pas de prêcher la bonne parole mais proposent dans leur épicerie paysanne de quartier tous les bons produits issus de l’agriculture locale.Les rayons de l’ancienne supérette accueille dorénavant les palettes et cagettes qui font office de linéaire et débordent des fruits et légume de saison fournis par une quinzaine des producteurs situés dans un rayon de 100 km maximum. Des produits bio ou issus de l’agriculture conventionnelle proposés sans intermédiaire afin de rémunérer à sa juste valeur le travail des éleveurs et paysans, mais aussi de vous faire bénéficier de bons produits à l’origine claire et à moindre coût. Et pour accompagner les fruits et légumes en grande partie recoltés dans le Pays d’Aubagne, on se penchera sur le petit rayon fromages et pain (Nb : le Pain des collines aux Accates) et l’on découvrira avec bonheur la grande variété de produits qui subsistent dans la production régionale: tisanes de la Drome, riz des derniers récoltants camarguais, farine du Moulin Saint-Joseph ou miel d’un jeune apiculteur du 13è arrondissement de Marseille. Autant d’affinités électives avec des petits producteurs qui dépassent le cadre du simple produit. D’ailleurs au delà de la vente, les deux femmes continuent de proposer des ateliers thématiques pour montrer aux béotiens dont nous faisons partie qu’il est possible de consommer autrement à budget égal, voire inférieur. Il y a fort à parier qu’elles convertissent un paquet de monde à cette consommation vertueuse du côté de Saint Victor. (EF)