Occupant le créneau trop rare à Marseille de petites salles de concert, le Makeda distille généreusement ses live de musique du monde, black music (soul, funk, jazz, hip hop) pop, rock mais aussi des soirées agitées par des DJ sets festifs le week-end.
Le Poste à Galène n’est plus, vive le Makeda ! Après 27 ans de règne, l’emblématique salle pop-rock de la Plaine change de tempo pour faire place au Makeda et à la scène live émergente. Musique du monde, soul, funk, jazz, hip hop, électro, pop ou rock : la programmation est éclectique à la Nova, aussi bien en format live, sound system, DJ set que jam, pourvu que la musique soit créative, vibrante, trippante, tapante, dansante, mais toujours de bon goût.
A l’extérieur, la salle arbore une nouvelle façade aux codes graphiques ethno bleu et blanc et un iconique portrait de femme noire. Car Makeda, c’est le nom éthiopien de la biblique Reine de Saba. « On est deux nanas, c’est une femme forte, on trouvait que ça nous allait bien alors on a choisi ce nom. C’est aussi le titre d’une chanson des Nubians qui nous ont fait l’honneur d’inaugurer le lieu », explique Aude Kaboré, à l’origine du projet avec Francine Ouedraogo Bonnot, la dénicheuse de talents avec qui elle organise le festival Meltin’ Art.
Après le sas d’entrée, l’adhésion obligatoire (1€), les portes s’ouvrent sur la grande salle bien remplie, dont la chaleur humide et les basses groovy sautent au visage. L’espace sans fenêtre avec un fumoir à l’étage est taillé pour les ambiances nocturnes. Le sound system diffuse un son net et puissant appréciable, les murs noir sont désormais bleus et les lettres du Makeda habillent le bar. C’est la première soirée Soul Train, qui deviendra un rendez-vous régulier. Il y a du monde qui sautille sur le dance floor devant un DJ enthousiaste, moins qu’à l’inauguration (2000 personnes en 4 jours), mais assez pour remplir honnêtement la jauge de 300 personnes. Entre celle du Molotov (200 personnes) et celle de l’Espace Julien (1000 personnes), elle est adaptée au concerts intermédiaires (de 1 à 10€ l’entrée), si peu programmés à Marseille faute de lieux adéquats en centre-ville. Un à deux artistes nationaux et internationaux (de 10 à 20€ l’entrée) seront aussi à l’affiche chaque mois, ainsi que des soirées régulières. Des résidences d’artistes et des ateliers enfants et adultes (éveil musical, coaching vocal, etc). se dérouleront en journée pour exploiter au maximum le lieu, qui devrait attirer les diggers, les fêtards, les jammeurs, les MC et les fans de toutes obédiences de musique live.
Par Camille Griffoulières