Quoi ? : Parc de sculptures et d’habitations légères
Où ? : Impasse de l'Escalette 13008 Marseille
Quand ? : 7 /7 jours — 5 visites par jour
Combien ? : Visite en groupe gratuite (Inscription sur le site)
Un lien ? : Cliquez-ici

Sur les vestiges d’une ancienne usine de plomb, le galeriste Éric Touchaleaume initie l’ambitieux projet d’un parc d’architectures légères et de sculptures de Jean Prouvé à nos jours.

 

Sur la route des Goudes, en face du pittoresque Petit port où il vous est parfois arrivé de manger un poisson grillé, vous passiez devant sans la voir. Normal, puisque cette usine à plomb qui voyait débarquer des minéraux de toute l’Europe était fermée depuis belle lurette jusqu’à ce qu’un marchand d’art ne s’amourache de sa beauté sauvage. Il décide d’en faire un terrain d’expérimentation pour l’architecture et le design dont il s’est fait la spécialité,  autour d’unités d’habitations légères imaginées en leur temps par Jean prouvé, Le Corbusier ou Charlotte Perriand (pour ne citer que les plus célèbres).

Dans la cour de l’ancien site industriel trône majestueusement pour inaugurer l’aventure un prototype inédit d’Habital Tropical réalisé par l’industriel Jean Prouvé en 1958 pour un école du Cameroun. Rénové et modifié (NB : la structure originelle était posée à même le sol) on ne peut qu’être admiratif de la modularité du bâtiment et de son ingénieux système de ventilation naturelle qui le rend respirable, même par forte chaleur. Meublé de fauteuils “Chandigarh” signés Pierre Jeanneret et de tables dessinées par Charlotte Perriand, il est le point de départ de la visite.

Afin de valoriser le site et prendre conscience de son intérêt patrimonial pour Marseille, des expositions de sculptures contemporaines jalonnent le parcours que l’on visite en petits groupes grâce à des étudiants de l’école d’architecture de Marseille. Marjolaine Dégremont y présente “Touching the sky”, une échelle en branches de buis plongée dans une ancienne salle recouverte à la chaux et la sculpture en bronze “L’œil du chat” faisant face à l’horizon marin. Il vous faudra plus d’attention pour distinguer les feuilles et de branches en bronze de Vincent Scali baptisés “Fragments” qui jalonnent le parcours. Dans ce paysage aride sous un soleil de plomb, au milieu des vestiges de l’ancienne usine dressés telles des colonnes face à la mer, vous ressentez le curieux sentiment d’être transportés ailleurs, dans quelques sites antiques.

Comme en écho au traditionnel cabanon marseillais que l’on peut trouver dans les calanques voisines, ce parc de sculptures et d’habitations légères va s’étoffer saison après saison. Car après le bois, l’acier et l’aluminium de ce qui peut-être considéré comme une des formes premières du préfabriqué moderne, de nombreux modules géométriques principalement issus de l’utopie plastique des années 60/70 viendront compléter le dispositif. Quelques spécimens (la soucoupe volante « Futuro » de Matti Suuronen, les bulles « six coques » de Jean Maneval) attentent déjà patiemment dans la cour qui leur réhabilitation, qui leur montage. Wait and see… (EF)