Au troisième étage de la maison du Fada, le Detail Studio vient rejoindre les rangs des espaces créatifs de haute volée. Lieu dédié aux savoirs faire et aux faire-savoir, la galerie invite les artistes à mettre en scène leurs propres créations.
Au troisième étage de la Cité Radieuse, le Détail Studio est venu compléter un panel de commerces (galeries, café, restaurant, boutique et librairie) tous inspirés par l’art et la création.
Initié par Victoria Vie, il est le prolongement visible et public de la société de production, d’édition et de multimédia qu’elle a créé avec son neveu Jack Agazar. « Room 618 » – en référence au numéro d’appartement dans la Cité Radieuse le Corbusier dans lequel elle a grandi – a pour objet d’accompagner les artistes à différents niveaux (direction artistique comme réalisation plastique) avec une approche très intime.
Les collaborations vont de la création textile au design mobilier sur mesure (le kiosque Bain Bain pour l’hôtel Petit Nice Passédat en est un des derniers exemples) en passant par la réalisation de clips pour des musiciens (comme le groupe de hip-hop marseillais Al Iman Staff).
Un aspect hybride revendiqué par Victoria, plasticienne et scénographe de formation. Room 618 a permis de professionnaliser leur démarche et fédérer les énergies.
« J’ai toujours aimé mélanger les disciplines, laisser faire les rencontres et un projet en a appelé un autre. On cherchait un espace ouvert sur l’extérieur et au public pour ne pas être enfermé dans notre atelier. Celui-ci s’est présenté à nous. »
La culture, Victoria a toujours baigné dedans, entre le MAC où sa mère est attachée de conservation du patrimoine et la Cité radieuse ou son père architecte s’est installé dès les années 60.
Si elle a décidé de poursuivre la voie artistique familiale, c’est avec l’intention d’y laisser elle aussi son empreinte, en ouvrant sa galerie à des pop-up directement auprès des artistes.
« L’idée de Détail Studio est de laisser des particuliers comme des professionnels, des artistes connus comme inconnus se prêter au jeu de l’exposition et transformer l’espace à leur guise. Pourquoi ne pas sortir du chemin des galeries traditionnelles et donner aux artistes la possibilité de s’exposer eux-même ? «
Les résidents s’en étonnent parfois découvrant tantôt une accumulation d’écharpes de l’OM exposée par un jeune artiste tantôt des œuvres de Robert Combas, Bernard Buffet, Claude Viallat et Jean-Luc Parant.
Lors de notre visite, c’est Julien Blaine qui avait pris possession du lieu avec les rares œuvres qui n’ont pas été dispersées lors de sa dernière grande exposition à la Friche Belle de Mai baptisée « Le Grand Dépotoir » et « Tout disparaitre ! où il avait décidé de liquider sa vie d’artiste. Apparemment sans succès et c’est tant mieux pour nous 😉
Après une performance lors du vernissage débordant sur le couloir (appelée « rue » dans ce village vertical), on y découvrait ses mail-art, un travail poétique et textuel et des photos des ses performances les plus fameuses.
Par Eric Foucher