Quoi ? : Galerie d’art contemporain
Où ? : 16 boulevard national 13001 Marseille
Quand ? : Mardi au Samedi de 14 à 19.00
Combien ? : Entrée Libre
Des Questions ? : 06 25 29 35 46 / galerielanaveva@gmail.com
Un lien ? : Cliquez-ici

En changeant de local et de quartier, la galerie « la Nave va » aborde de nouveaux rivages de l’art contemporain. Plus vaste, le nouvel espace permet à Pierric Paulian de témoigner de la vitalité créative à Marseille dans des formes plus variées, allant de la peinture à la sculpture en passant par l’image.

 

Il avait quitté sa ville natale de Marseille à l’âge de 13 ans seulement pour suivre sa mère en région parisienne. Mais il s’était promis d’y revenir. Une première galerie ouvre dans le 5ème arrondissement de façon assez confidentielle, non loin de l’Institut culturel italien. Elle se singularise déjà des autres par des expositions hebdomadaires dans un espace réduit de 20M2.

Un temps court comme une gageure stimulante et rafraîchissante pour les artistes. “Je suivais alors les pas de Bernard Plasse qui avait inauguré ce format il y a bien longtemps avec sa Galerie du tableau, rue Sylvabelle” confie Pierric Paulian.

Afin de trouver un nouveau public, la galerie a déménagé sur le boulevard National. Le petit white cube est devenu au passage un vaste rectangle dont les hauts plafonds se prêtent à toutes les expositions.

Celui qui travailla comme photographe, affichiste et graphiste peut enfin exprimer son rôle de passeur, lui qui a rencontré un très grand nombre d’artistes grâce à ses expos hebdomadaires. Le lieu est nommé en clin d’œil au film de Fellini. Dans La Nave Va, le réalisateur italien dépeint un bateau fantastique sur  lequel ont embarqué des artistes.

Ce film culte, comme sa plus modeste galerie, parle de la fabrique de l’art, un gigantesque artifice aussi superflu que nécessaire. “Un lieu d’expo et tout aussi important que l’atelier d’un artiste dans la fabrique de l’art”.

Deux beaux solo shows ont ouvert le bal des vernissages à la rentrée, avant une grosse exposition collective au moment de notre passage.

« L’idée était de réunir un certain nombre d’artistes et de composer, au pied levé et sur un mode assez léger, une sorte de tableau non exhaustif de la fabrique de la peinture contemporaine à Marseille… » confie-t-il.

Pas moins d’une soixantaine d’artistes sont présentés sur les blanches cimaises en partenariat d’autres galeries d’ici et d’ailleurs. : Galerie Béa-ba, Invisible Galerie et Double V Gallery à Marseille, Galerie Éric Dupont, Galerie Jean Fournier et Galerie Laurent Godin à Paris, Galerie Bessières à Chatou.

On y découvrira entre autres des œuvres de Luisa Ardila, Apollinaire Gbeteglo, Florent Groc, Olivier Gruber, Jules Mimouni, Raphaëlle Paupert-Borne, Clara Perreaut, Susanne Strassmann, Jean-Jacques Surian, Caroline Sury, Françoise Sémiramoth, Thierry Thomassin, et beaucoup d’autres.

Baptisée “Un autre monde”, l’exposition prend la forme d’un cabinet de curiosités artistiques.  Elle souligne plus que jamais la nécessité pour l’art de trouver des lignes de fuite mais aussi de réunir, quand les temps sombres voudraient nous enfermer dans des schémas de pensée unique.

L’infatigable arpenteur d’ateliers, l’éternel amoureux de Giotto et Matisse, le lecteur critique de Deleuze, Perec et Tabucchi a enfin son port d’attache pour y présenter l’art d’aujourd’hui avec une vision optimiste et enjouée.

«Le système nous veut triste pour mieux nous contrôler et il nous faut arriver à être joyeux pour lui résister» (Gilles Deleuze)

Le Petit Plus : A terme, un “Cabinet d’amateur” avec beaucoup de pièces permanentes se situera au fond de la galerie.

Par Eric Foucher / texte et photos