Au pied du Panier, à deux pas de l’Église des Accoules, la place des Augustines cachait jalousement derrière un beau platane un précieux trésor. Son ancien couvent vous est maintenant ouverte par l’entremise d’un photographe passionné qui a décidé de la transformer en galerie.
La façade de Galerie des Augustines trahit les affres du temps. Il faut dire que depuis sa construction pour la congrégation des ursulines en 1638 puis des Augustines, un siècle plus tard l’adresse a vu Marseille changer considérablement. On arrive néanmoins encore apercevoir en rez-de-chaussée au-dessus de la porte une tête d’Hercule sur la peau du lion de Némée et un visage complété par deux autres sur les arcs des fenêtres. Le reste de l’immeuble date, lui, du XVIIIe avec entre autres un très joli balcon.
Avec le platane séculaire qui lui fait face, l’adresse a tout de la carte postale provençale pour touristes en quête de décor authentique. Henri Cartier-Bresson ne l’a-t-il pas d’ailleurs photographié dans les années 60 alors qu’elle abritait un marchand de charbon.
Longtemps déserté, le lieu surplombant un puits et une rivière souterraine qui alimentait les citernes du panier est racheté et rénové par un ferronnier passionné de patrimoine il y a quelques années.
Fasciné par l’histoire de ce bâtiment qui avait été déjà joliment rénové par son prédécesseur, le photographe réunionnais François-Louis Athénas, qui le rachète en 2021 avec sa femme Valérie, décident d’en faire une galerie pour l’art d’aujourd’hui. Connu pour ses images sur les îles de l’Océan Indien, l’homme s’attache à faire connaître en priorité la scène contemporaine de son île natale, trouvant dans la créolité un parallèle avec le métissage du creuset marseillais.
Si la photo a la part belle dans la programmation, tous les formes d’art ont droit de cité depuis les dessins jusqu’aux sculptures lors de 4 à 5 expositions annuelles.
Surtout, le couple s’attache à montrer et à en vendre des artistes qui restent accessibles financièrement aux amateurs comme aux collectionneurs d’ici ou de passage (lors de notre venu deux dessins fileront dans une collection outre atlantique).
« Nous avons envie de montrer des œuvres que l’on aime, très éclectiques, contrastées, et sélectionnées en fonction de nos goûts ».
François-Louis et Valérie qui vous accueillent chaque fin de semaine seront d’une aide précieuse pour vous expliquer les œuvres présentées et l’histoire fascinante de cette galerie hors norme.
Par Eric Foucher / texte et photos