Il n’y pas que les groupes de rock ou les start-up qui naissent dans un garage. La preuve avec cette discrète galerie surplombant le vallon de l’Oriol qui se fait un nom par sa solide programmation mélangeant beaux-arts et arts vivants.
Son nom n’est pas le fruit d’un imaginaire débordant mais tout simplement le patronyme aux consonances exotiques de l’ancien locataire du garage dont Sébastien Thévenet, son nouveau résident à voulu conserver la musique. L’auteur, réalisateur et metteur en scène a déjà un beau parcours artistique derrière lui à Paris et Marseille. Mais en récupérant ce local caché dans une ruelle du quartier de Bompard entre deux confinements, ce n’est pas juste un pion qu’il souhaite ajouter à l’échiquier de l’art contemporain marseillais. L’envie est surtout d’en faire un lieu culturel vivant.
« J’ai ouvert cette galerie il y a un an et demain avec l’idée d’y faire fusionner ces deux univers. Ici, j’organise des expositions mais aussi des lectures, des concerts, des performances en rapport avec celles-ci. »
Aidé par Emma Chevreux aux relations publiques, le nouveau commissaire d’exposition n’a pas ménagé sa peine pour proposer tous les deux mois environ une nouvelle exposition. S’y retrouvent lors des vernissages les initiés et les curieux, les voisins comme les visiteurs occasionnels intrigués par cette petite galerie perdue dans ce coquet quartier résidentiel. On pourra y découvrir de talentueux artistes auxquels la galerie dédie tout son espace et ses moyens.
Lors de notre visite, c’est ainsi tout le spectre de l’œuvre de l’artiste parisien Clément Bataille pour l’exposition « Car le feu qui me brûle est celui qui m’éclaire » (ici en photos) qui s’expose. Depuis l’aspect figuratif et précis de ses grandes toiles jusqu’aux côté plus fantaisistes voir fantastiques de ses aquarelles et icônes issues d’un monde sans dieu.
Les expositions font régulièrement l’objet d’un travail d’édition. Pas juste un catalogue d’expo, mais comme ici une sélection d’œuvres auquel répondent des textes poétiques sélectionnés par le curateur. Dans un coin de la galerie, un petit vestiaire présente une série de T-shirt collectors sur lesquels le nom de la galerie par laquelle les artistes sont passées est réinterprété graphiquement.
A l’arrière, on aperçoit quelques toiles d’artistes déjà passé sur ses murs : les vibrantes et chatoyantes circonvolutions aux pastels gras de Robin Petier Mollier ; les œuvres quasi surréalistes de Jules Mimouni, jeune artiste résident de Buropolis à Marseille; les peintures du duo Tina et Charly qui schématise nos représentations mentales ; et bien d’autres jeunes artistes de la scène émergente, dont on perçoit ici toute la vitalité et la diversité des styles.
Mais la véritable plus-value de cette jeune galerie est bel et bien ce jeu de résonances qu’elle offre aux œuvres plastiques exposées et qui permet d’augmenter et nourrir l’expérience artistique.
Des propositions de différentes natures : poétique comme le récital de Khaled Miloudi (« Dans l’ombre la lumière »), ancien braqueur devenu scénariste, romancier et poète ; visuelle avec des développement de portrait sur la plaque de verre (procédé historique de l’ambrotype) quand la galerie devient studio photo ; ou parfois plus surprenante avec « Message in the Massage », une performance originale proposée par Sébastien Thévenet et dirigée par la masseuse Shiatsu Pascale Rico et 6 masseurs.ses au cours de laquelle les participants ont pu découvrir une nouvelle façon de contempler et d’apprécier les œuvres.
Le Petit Plus : Vous habitez loin de Marseille ou avez raté une exposition ? Avec ses expositions virtuelles, la Galerie Kokanas vous permet de voir ou revoir les œuvres d’artistes passés par ses murs comme Gillian Genries ICI