Avec son parc aux majestueux pins parasols, sa petite chapelle en pierre et ses vastes dépendances à reconfigurer, le Couvent de la Cômerie offre un air de Toscane en plein cœur de Marseille. Une villa des arts en devenir mais aux extérieurs à découvrir dès maintenant.
A Marseille, l’Eglise et l’Armée occupent les plus beaux espaces en cœur de ville mais aussi sur le front de mer. Mais de nombreuses congrégations font le choix de quitter des quartiers qui ne sont plus en phase avec la sérénité qu’elles recherchent. Après le Couvent Levat à la Belle de Mai, c’est au tour d’un ancien couvent des sœurs franciscaines de tomber dans le giron de la Mairie, celle du 6ème et 8ème arrondissement cette fois. Et on ne va pas s’en plaindre si le projet d’en faire un centre d’art perdure dans le futur car avec 11.500m² le lieu est un véritable poumon vert dans une zone fortement urbanisé sur les hauteurs du quartier Breteuil.
Comme pour Levat, la découverte de la Cômerie fut une réelle surprise même pour les habitants du quartier lors des portes ouvertes en février puisque le lieu était caché derrière de hauts murs. L’entrée par la rue Breteuil s’y fait par un joli escalier qui semble tout droit sortie d’un palais florentin.
Une fois à l’intérieur seule la Chapelle offre un bâti intéressant, flanqué d’un bâtiment de trois étages qui fut transformé par le passé en maison de retraite. Mais avec leurs terrasses, bosquets et immense parc en restanque ombragé de pins parasols, figuiers, platanes, tilleuls et cèdres, le lieu offre des airs de campagne bucolique à quelques encablures seulement du Vieux-Port.
Si la valorisation de ces espaces extérieur offrant aussi un verger en en terrasses au sud (amandier, abricotier, prunier, néflier) et une oliveraie devrait se faire par le biais d’association, c’est à l’association Montévideo voisine – et déjà animatrice d’un très beau lieu dans la rue éponyme – qu’il appartient d’animer artistiquement le lieu jusqu’en 2022.
En attendant le sort pour la reconfiguration du bâtiment principal, Montévideo avait prévu d’investir les espaces pour y faire cohabiter pratiques professionnelles et amateures au croisement de diverses disciplines. Des résidences artistiques et des ateliers devaient aussi être mis à dispositions d’artistes plasticiens ainsi qu’un studio d’enregistrement pour les musiciens.
Pour l’heure, seules quelques expositions, projections, concerts s’y sont déjà tenues à l’ouverture avec des structures partenaires comme le Fid, le Sissi Art Club , le CIPM, le Ballet National de Marseille, le Centre Wallonie-Bruxelles ou le collectif Tropicold, revendiquant plus que jamais le caractère transdisciplinaire du lieu (spectacle vivant, poésie, arts visuels, danse, musique et cinéma) . En raison des événements sanitaire que vous connaissez, la programmation a été suspendue jusqu’à la rentrée où devrait avoir lieu le festival Actoral. Mais rien de vous empêche de commencer par batifoler de ces jardins très inspirants.
Par Eric Foucher