Après plusieurs déménagements, l’Urban Gallery semble enfin à bon port dans les anciens locaux de la compagnie de navigation Frayssinet. L'espace d’art qui décloisonne les genres y fait se rencontrer les sciences et les arts, les traditions et la modernité.
Piera Safriouine fonde la galerie d’art contemporain Urban Gallery dans un ancien hôtel particulier du cours Franklin Roosevelt en 2006. En 2016, c’est dans un espace industriel de la Joliette, alors en plein développement, que la galerie déménage pour s’agrandir. Enfin, depuis moins d’un an, elle a trouvé un nouvel écrin en parfait accord avec ses ambitions. Ce nouveau lieu, toujours situé dans le quartier de la Joliette, est abrité dans un ancien bâtiment Frayssinet, auparavant dédié aux activités du port, dont seule la façade a été conservée. L’espace y est vaste, lumineux et contemporain. L’aspect brut du béton contraste avec l’élégance du travail de l’éclairage et du choix des matériaux.
Le parti-pris de la galerie n’a pas changé depuis ses débuts, mettre en avant les artistes contemporains internationaux en résonance avec une jeune génération émergente. Créer des ponts, des synergies, un dialogue entre générations, et surtout entre pratiques artistiques et/ou intellectuelles différentes, demeurent son leitmotiv.
Sociologue de formation, Piera s’intéresse naturellement au regard que les artistes contemporains posent sur l’urbanité, et plus largement sur leur état au monde. Elle aime à faire dialoguer les disciplines, décloisonner les genres et provoquer des rencontres.
La galeriste se réfère à Einstein et à sa méthode de travail, véritable source d’inspiration. Quand le célèbre mathématicien travaillait sur des équations, il voyait alors apparaître des images, qu’il traduisait ensuite en formule. Comme une preuve évidente que l’image, que l’art s’insinuent partout et peut-être même surtout dans les domaines dont on le croit éloigné.
Lors des expositions organisées par l’Urban Gallery, la galeriste, animée par la volonté de faire se croiser les disciplines, imagine une série d’interventions aussi diverses que passionnantes. Il n’est pas rare de rencontrer des musicien.ne.s, philosophes ou chercheur.e.s venu.e.s enrichir la conversation lors du vernissage ou bien lors d’événements créés spécialement en parallèle de l’exposition en cours.
Le Petit Plus : en 2020, l’Urban Gallery pense à se rapprocher de plusieurs galeries d’art qui se sont installées dans le quartier pour créer des événements communs : vernissage le même soir pour naviguer d’un lieu à l’autre ou pourquoi pas une seule et même exposition dans divers lieux…
Par Valérie Vangreveninge