A 10 pieds sous terre, un scène de théâtre nouvelle génération vient de faire son trou. Mais rassurez-vous l’underground n’est pas forcément obscur. Il se veut même ici très accessible.
Parce que la culture ne doit pas être une denrée rare à consommer une fois par semaine à 20h30, le théâtre de la Minoterie-Joliette se réinvente pour devenir une scène ouverte qui ne demande qu’à donner vie au quartier qu’il habite (la Joliette) et être investie en retour par ses habitants, qu’ils y résident ou y travaillent. Pour ce faire, les architectes Guillaume Beccaria et Nicolas Masson (Njmh architectes) ont travaillé les formes. Les grandes baies coulissantes et le sol reprennent la même matière qu’à l’extérieur permettant d’obtenir un effet dedans-dehors dans le hall d’accueil. Dans la même idée, la billetterie, la cafétéria et l’espace librairie sont distribués autour du puits de lumière et de l’escalier desservant les salles du sous-sol de façon à décloisonner l’espace et à être immédiatement visibles par le visiteur. La direction a quant à elle travaillé le fond pour que le lieu soit vivant tout au long de la journée et de la semaine. Il pourra accueillir ainsi ceux qui souhaitent consulter les ouvrages de son fonds aux tranches immaculées (ndlr : tous les ouvrages ont té recouvert de couvertures blanches, phosphorescentes la nuit, par l’artiste Franck David dans le cadre du 1% artistique) déjeuner dans la cafeteria tout en assistant à des petites formes théâtrales le midi (les « entre deux »), ou assister à des représentations pour enfants la journée ou adultes en soirées. Que ce soit grâce à la grande scène de 280 places, la plus modeste de 100 places permettant les répétions des troupes et corps de ballet – y compris ceux accueillis en résidence de longue durée – ou par les représentations extérieures sur le parvis, l’ambition au travers cette nouvelle scène est de changer le rapport entre artistes et public. (EF)