Des religieuses y vécurent pendant 150 ans en autarcie complète au milieu de vergers, potagers et prairie. Devenu cité d’artistes, le Couvent Levat s’ouvre maintenant au monde et devrait être l’un des pôles culturels les plus attractifs de cette nouvelle année culturelle à Marseille.
C’est un petit paradis dont peu de gens connaissaient l’existence. Un vaste verger planté d’oliviers, d’arbres fruitiers et son jardin potager, mais aussi une grande maison jouxtant une verte prairie. Un décor immense (17000 m² !) digne d’une campagne dans le Lubéron en plein cœur de la Belle de Mai dans lequel une congrégation religieuse vivait recluse depuis des lustres. À l’annonce du souhait de celle-ci de quitter le lieu devenu incompatible avec leurs aspirations contemplatives, la Mairie de secteur a décidé de se porter acquéreur pour en faire un jardin public. Dans l’attente d’une concertation sur le devenir de l’un des rares poumons verts du quartier niché entre des manufactures (Friche belle de Mai) et un ensemble de casernes désaffectées (nb : celle du Muy qui elle aussi va faire l’objet d’une réaffectation) ce havre de tranquillité a été mis à disposition pour une durée de trois ans de l’Atelier Juxtapoz.
Cette association s’était déjà illustrée hors-les-murs lors de l’occupation temporaire de l’école Saint Thomas d’Aquin transformée en terrain de jeu pour street artists avec l’exposition “Aux tableaux”. En échange celle-ci assure le gardiennage, l’entretien, et la gestion de l’ancien couvent. Elle s’est chargée de sélectionner les résidents de cette cité d’artistes ô combien atypique et bucolique après un appel à candidature. L’idée fût de créer des complémentarités entre les différentes activités et être la plus large possible dans le spectre de la création.
Ainsi trouve-t-on parmi les quatre-vingt-dix personnes travaillant sur le site (liste complète ici) photographe, graphiste, styliste, céramiste, ébéniste, musicien, sculpteur, peintre, et bien d’autres artistes, artisans et structures culturelles encore, tous attiré par cette nouvelle pépinière écoresponsable et à tarif modéré pour favoriser la création et les interactions créatives. Les petites cellules de 7m2 dans lesquelles vivaient les nones ont été aménagées par les résidents eux-mêmes, certaines jumelé pour obtenir plus de place. Mais ce sont les extérieurs où ils peuvent se retrouver sous les platanes ou dans les vergers qui donnent toute sa dimension et la singularité au projet.
En attendant la première grande expo qui débutera en juin 2018 et offrira au public une installation grandiose dans la Chapelle ainsi que des parcours artistiques évoluant chaque mois dans les jardins incluant un grand mural (40 m x 12) et des œuvres de land art en volume, certains artistes ont déjà commencé à prendre possession des murs comme en témoigne la fresque de OCM vibrations) Une programmation hebdomadaire d’événements déclinée en quatre axes (projections en plein air, conférences, performances artistiques et soirées musicales) viendra compléter l’animation d’un lieu décidément hors format. (E.F)
Le Petit Plus : Avant le parcours d’expo (Juin-Octobre), le jardin est ouvert au public tous les mercredis et deux dimanches par mois (Voir site pour les dates)