Du bon café et des galettes à poser, des plats copieux dans une maison de quartier connectée à un monde qui bouge. Plus de break down à Belsunce. Vive le Boogie time chez Fun Funk !
Le Belsunce de Bouga a bien changé et s’imagine un nouveau futur qui mixerait habitants du quartier, étudiants et touristes en goguette. Rappelons que comme l’édifice du XVII dans lequel prend place l’établissement, Belsunce compte parmi les plus beaux hôtels particuliers de la ville. A l’angle des rues Bernard Dubois et rue Longue des Capucins qui dessine une immense perspective depuis la Gare saint Charles jusqu’au Marché de Noailles, Fun Funk entend bien y jouer un rôle plutôt que de tenir le mur.
Aux côtés de lieux comme Coco Velten, des maisons d’hôtes atypiques (Casa Ortega) et d’hôtel de charme (Alex Hôtel), de café solidaire comme l’Eco motive, il entend bien tordre le cou à la mauvaise réputation de Belsunce qui plombe son développement depuis trop d’années.
C’est à Karim, l’enfant du quartier devenu comptable sans passion à Paris que l’on doit cette nouvelle adresse. Le fan de musique funk, soul et hip-hop souhaitant monter son propre label et scène ouverte s’est inspiré des nouveaux modèles économiques mixant les sources de revenus pour parvenir à équilibrer son business. Pour le nom « Fun Funk », c’est « Fon Fon » du Vallon traduit en mode Belsunce, un délire d’un soir entre amis.
Après deux ans de travaux et beaucoup d’huile de coude, son joyeux coffee shop a ouvert au coin de la rue et ne désemplit pas. Il faut dire qu’elle a de la gueule cette cantine new school entre murs de pierres et de briques, avec ses larges baies vitrées, ses petits corners de différentes hauteurs façon diner et ses étagères de bois design faites maison. Avec peu de moyens, le passionné de déco et d’art graphique s’est fait plaisir et laisse exploser les couleurs à l’image des origamis de Mlle Maurice qui habille l’un des murs.
Les délicieux plats d’Aziza aux tarifs aussi doux que les sauces épicées y sont pour beaucoup aussi. De son Indonésie natale, elle nous a rapporté une street-food qui vous réchauffe pour la journée comme ce Soto, une soupe traditionnelle au vermicelle de riz, chips de pomme de terre, émincée de poulet œufs choux blanc et rouge. A chaque jour son plat unique, décliné cependant en version végé, qui vous fait voyager de l’Asie à l’Afrique et passant par le Maghreb. « On s’est même essayé à la bouillabaisse » avoue la pétillante cuisinière. Les desserts maison aussi croisent les cultures à l’image de cet improbable cheesecake-makrout ou « quand l’Amérique de Trump rencontre l’Algérie de Bouteklika », déclare Karim pas avare de plaisanteries (rassurez-vous le mélange est bien plus savoureux que ces sinistres personnages 🙂
L’ambiance et le côté convivial, c’est ce que cherchent et trouvent les convives qui peuvent proposer la bande son lors de son déjeuner en piochant dans la belle collection de vinyles mis à disposition. Avec plein d’amis de passage, la fine équipe a des projets plein les cartons comme celui d’une terrasse pour les beaux jours et d’une petite scène ouverte en sous-sol pour les soirées musicales. Il faudra encore beaucoup d’énergie comme celles-ci pour faire de Belsunce un petit Brooklyn, mais c’est en bonne voie (inch’allah).
Le Petit Plus : Aziza propose régulièrement des sessions « P’tit chef » des ateliers de cuisine pour enfant de 6 à 12 ans
Par Eric Foucher
