Quand un vaste hangar dédié à la construction de décors devient la scène d’improbables rencontres autour des arts vivants, la sauce ne manque pas de piquant.
La Rouille, c’est l’oxyde de fer de couleur brun-rouge produit par la corrosion des métaux. A Marseille, c’est aussi cette drôle de mayonnaise provençale, épicée et relevée, qui donne tout le goût à une soupe de poissons ou à une bouillabaisse. Dans les deux cas elle définit bien ce vaste local. Il accueille entre ses machines outils et stocks de bois, de peintures, de ferrailles servant à la construction de décors et de machines toutes sortes de manifestations culturelles. Des projets qui sont le fruit d’une mûre réflexion ou de l’apéro d’un soir avec le trio qui anime les lieux: Ana la peintre, Julien le constructeur, Stéphane le marin, tous dans un même bateau, qui n’a rien d’une galère mais qui doit ramer fort pour se maintenir à flots. Projection de films rares, concert intimistes ou plus dejantés, expos photos ou peinture, marché de créateurs, rien ne semble impossible si l’énergie produite est suffisante à réchauffer cet espace brut. La programmation et les horaires d’ouverture sont à l’image de ce lieu caméléon, aléatoire et imprévisible, alors pensez à suivre régulièrement leurs activités sur les réseaux sociaux. Ou bien allez frapper à la porte du hangar au détour d’une balade sur la Plaine. Elle n’est jamais close bien longtemps et peut sans doute cacher une jolie découverte. (EF)