Quoi ? : Restaurant de couscous Kabyle (à la semoule de blé ou d'orge)
Où ? : 1 rue du Musée 13001 Marseille
Quand ? : Tous les jours midi et soir (Sauf dimanche soir et lundi)
Combien ? : Bricks 6.90 € / Chorba 8.90 € / Couscous (blé ou orge) de 16.90 à 31.90 €
Transport ? : M2 Noailles / T1-T2 Noailles
Des Questions ? : 04 91 54 03 56
Un lien ? : Cliquez-ici

Face à la Maison Empereur, un autre monument marseillais tient fièrement son rang à Noailles : Le Fémina. Plus de cent ans de bons et loyaux services, cinq générations de la famille Kachetel et un savoir-faire transmis comme un trésor. Ici, le couscous n’est pas un plat : c’est une histoire de famille, un héritage vivant.

Un restaurant-mémoire

Le Fémina, c’est d’abord un décor qui raconte. Les murs tapissés de photos composent un véritable album de famille où se mêlent les figures familiales, la diaspora kabyle et une poignée de personnalités marseillaises séduites par cet accent culinaire pur graine. Un portrait fidèle de Noailles : vibrant, populaire et métissé.

La star maison ? Le couscous kabyle à la semoule d’orge, ce « seksou n-chaïr » rustique et nutritif, préparé avec rigueur dans la cuisine ouverte ou cuit la graine, mijotent les légumes et grillent les viandes.

Haricots œil noir, lentilles, pois chiches, carottes, pommes de terre… et cet ingrédient non listé : « L’amour du chef », sourit Mustapha, héritier de la maison sous l’œil complice de son papa, fidèle au poste.

Douze heures de préparation, des keftas légères comme des nuages, et une profondeur de goût qui ne triche pas.

Un approvisionnement de qualité dès à l’aube

Chaque matin, Mustapha file au MIN, le grand marché marseillais, pour choisir viandes et légumes. Une discipline quotidienne qui explique la constance du Fémina. Rien d’industriel, rien d’approximatif : juste le vrai, le frais, le précis.

Méchoui rôti à la broche, brochettes parfumées, côtes d’agneau tendrement grillées … Le Fémina propose tout ce que la Méditerranée a de plus franc et généreux.

En accompagnement boisson, une belle sélection de vins du Maghreb — Maroc, Tunisie, Algérie (Oranie en tête) aux rouges puissants et solaires : Saint Augustin (Mont du Tessaya), Koutoubia (côte de Mascara), Côteau de Tlemcen, Gris d’Aboukir.

Un plateau de pâtisseries orientales pour achever le voyage : makrouts dorés, baklavas parfumés, cornes de gazelle fondantes. Ici, on ne repart jamais sans une douceur.

Un décor rustique qui fleure bon la Kabylie

Au Fémina, le décor a le charme brut des lieux qui n’ont jamais cherché à suivre les modes.

Les tentures colorées habillent les murs, les peintures et fresques en plâtre esquissent des paysages kabyles façon trompe-l’œil un peu kitsch, mais terriblement attachant.

La lumière est douce et tamisée, presque feutrée, comme dans un salon familial. Et partout, des cadres photos accumulés au fil des décennies : portraits noir et blanc, scènes de vie, clients fidèles, artistes et figures du quartier.

Avec la rénovation des rues dorénavant pavées et semi-piétonnes, une terrasse devrait bientôt voir le jour. Le bonheur à portée de fourchette.

Le Petit Plus : Chaque année, le Fémina met la main à la semoule pour lors du Kouss-Kouss Festival avec un banquet géant qui fait vibrer la rue d’Aubagne.

Par Eric Foucher / Texte et photos