L’entrée discrète, les lumières basses et tamisées éclairant des tables autour desquelles circulent des joueurs sans mots dire. Pas besoin d’avoir l’âme d’un arnaqueur pour tomber sous le charme désuet de ce lieu.
Près d’un siècle que cette immense salle aux allures de tripot clandestin se cache au premier étage d’un immeuble anonyme de la rue Pavillon. Là Madou Toure, le cador, Jean-Pierre Dremeaux le président du club et Dinh Tran dit « Petitou », bartender et joueur aguerri vous accueillent pour des initiations au sein de leur académie où ils mettent à disposition l’une de leurs nombreuses tables (billards français et américains). Au mur les queues verrouillées jalousement par les habitués et les professionnels côtoient celles, plus malmenés, mises librement à disposition des amateurs. Les volutes des cigarettes ont disparu mais il est toujours possible de boire un verre au bar entre deux parties. Le décor défraîchi et suranné, ambiance « couleur de l’argent » colle finalement bien au lieu dans lequel on n’entend pour toute musique que le claquement des billes – et non boules comme il est dit trop souvent. Le deuxième étage possède une autre salle qu’il est également possible de privatiser comme la salle principale si vous souhaitez organiser un événement dans un lieu atypique. (EF)