Quoi ? : Installation sculptures faites à partir des rebuts
Où ? : Cathédrale de la Major, Place de la Major , 13002 Marseille, France
Quand ? : 25 octobre 2025 - 10 mars 2026 / Tous les jours de 10 h à 17 h30
Combien ? : Entrée libre et gratuite
Un lien ? : Cliquez-ici

Sous les voûtes immenses de la cathédrale de la Major, un souffle d’ailleurs s’est levé. Celui de Marcoville, sculpteur du merveilleux et alchimiste des rebuts. Trois camions de trente tonnes ont déversé leur précieux chargement : des éclats de verre, des fragments de métal, des vies oubliées prêtes à renaître. Comme un grand cirque céleste, Marcoville a planté son chapiteau dans le cœur de Marseille.

Quinze ans de persévérance

L’artiste, né Marc Coville, poursuit depuis plus de quarante ans son pari insensé : « faire du beau avec presque rien ».

À Vichy déjà, il avait offert aux visiteurs un banc de poissons miroitants ; aujourd’hui, c’est à Marseille qu’il livre sa cathédrale rêvée, après un premier essai avorté en 2013.

Sous le regard bienveillant de Mgr Aveline et de son équipe, « Lumières célestes » s’élève enfin, ouverte à toutes et tous, refuge pour ceux qui veulent réfléchir, voir, croire – ou simplement s’émerveiller.

À travers la nef, 600 anges de verre sablé et or volent en procession, tandis que 50 madones veillent, translucides et graves. Devant l’autel, une multitude de 30 000 poissons irisés s’envole vers la voûte, dans un mouvement ascendant, comme une prière de lumière.

Au centre, un jardin d’Eden revisité, peuplé de vierges et d’anges gardiens, évoque la tendresse d’un monde réparé.

Découvrir dans le rejet, dans le déchet, ce qui est noble.

Xavier Lejeune, Michel Pezet et Hugo Roche-Poggi, artisans de cette aventure, parlent d’une « rencontre nécessaire entre l’art et la ville ».

Car Marcoville, au-delà de la beauté, transmet une leçon : découvrir dans le rejet, dans le déchet, ce qui est noble. Chaque éclat de verre, chaque morceau de fer rouillé raconte une histoire de résilience.

Les matériaux hors d’usage retrouvent ici un second souffle, remis dans le circuit de la vie, comme une parabole écologique et spirituelle.

Au crépuscule, lorsque les vitraux de la Major s’embrasent, l’œuvre prend une toute autre dimension : un hymne à la beauté fragile, à la foi dans le geste humain, à cette lumière que Marcoville tire de la matière la plus humble.

Une exposition gratuite comme une bénédiction — offerte à Marseille, pour que la ville, elle aussi, s’élève un peu vers le ciel.

Le Petit Plus : Le projet, soutenu par la plateforme culturelle Pour que Marseille Vive, s’accompagne d’un volet éducatif : l’artiste ira visiter des établissements scolaires expliquant l’importance du recyclage et les écoliers marseillais viendront apprendre comment l’art peut naître du rebut.

Par Eric Foucher / Texte et photos