Lauréate de MasterChef Brésil 2020, Daniella Barbosa signe avec Bucado un manifeste gourmand où l’âme brésilienne fusionne avec la gastronomie française et le terroir marseillais. Derrière chaque plat, un dialogue sensible entre deux continents, porté par une équipe résolument féminine et un désir de partager la diversité culinaire de son pays.
Un parcours, mille influences
Formée d’abord au Brésil auprès du chef Claude Troigros après son passage remarqué à la télévision, Daniella Barbosa poursuit sa quête d’excellence à Paris puis en Italie avant que Marseille ne devienne sa terre d’adoption.
Dans son restaurant, chaque assiette décline une mosaïque d’influences régionales de sa terre natale– d’Amazonie, du Minas Gerais, du Cerrado, ou encore du Nordeste – subtilement alliées aux saisons françaises.
Les légumes de terroir et poissons maturés côtoient gingembre, manioc ou acajou, pour une cuisine de fusion pensée comme une invitation au voyage sensoriel et à la transmission culturelle.
Une adresse, deux expériences
Le midi, accompagné d’Alan son second (seul homme de l’aventure !), la cheffe donne à voir un menu bistronomique inventif et raffiné comme un passeport vers le pays métissé. Chaque assiette promet alors un parfait mélange de saveurs et de textures.
Lors de notre venue, le radis (sourcé auprès de la ferme urbaine engagée Terre de Mars) se déclinait en un délicat sorbet, mais aussi en version pochée et en pickles, s’offrant en entrée comme la promesse – tenue – d’une expérience sensorielle mémorable.
Celle-ci se prolongeait avec une poitrine de porc confite, tendrement lovée sur un lit de haricots coco et escortée de carottes caramélisées, l’ensemble harmonieusement nappé d’une réduction de jus de viande saucé sans réserve à l’aide d’une portion de miche Maison Saint-Honoré.
Les amateurs de douceurs trouvaient aussi leur bonheur avec un sorbet au chocolat délicatement posé sur des courges confites, puis subtilement enveloppé d’un velouté soyeux de ces mêmes légumes anciens, pour une alliance parfaitement équilibrée entre rondeur et fraîcheur.
Une valeur sûre pour un déjeuner dans le quartier, a un prix mesuré.
Le soir, l’expérience prend une nouvelle dimension. Danielle met en lumière la maîtrise des techniques de haute cuisine héritées de son apprentissage gastronomique, déclinées à travers un menu « passage » en trois actes ou un parcours brésilien en cinq temps – deux entrées, deux plats, un dessert – où elle transcende les grands classiques nationaux.
Boeuf maturé, moqueca de poisson, ou encore açaí travaillé en mousse sont ainsi réinventés dans des versions gastronomiques raffinées, véritables hommages à la tradition et à la créativité.
Des potions d’ici et d’ailleurs
Pour la soif, Bucado propose une jolie sélection de quilles (bien françaises cette fois) que l’on peut observer avant même de passer le seuil et à laquelle s’ajoutent des boissons signatures de la ville comme les kombuchas Tisse.
Fidèle à l’esprit du lieu, la carte des cocktails rend hommage aux rythmes de la Bossa Nova et dialogue avec la fresque tropicale qui pare le mur.
Elle met à l’honneur une sélection de cachaças artisanales – Weber Haus dans ses différentes déclinaisons – et un digestif signature, le « Brazilian Kiss » maison.
Le Petit Plus : Une table de six jouxte la cuisine semi-ouverte pour voir la cheffe à l’oeuvre et le ballets d’assiettes menée par Charlie, qui réalise aussi d’une main de maître les cocktails. A l’étage une salle privatisable pour les évènements pro et perso opère parfois une mue pour des workshops de cuisine brésilienne.
Par Astrid Briant / Photos AB, Bureau APO et Harriet Smith
