Ciccino est une trattoria contemporaine qui dévoile l’esprit des grandes maisons italiennes. Quand l’art de recevoir rencontre la dolce vita, la table devient un passeport pour le plaisir.
Exit le Café populaire, place à Ciccino
Bistrot bien connu du quartier Préfecture et déjà imprégné de longue date par l’âme méditerranéenne, le Café Populaire a récemment pris l’accent italien et s’est métamorphosé.
Il porte dorénavant le nom de « Ciccino » tendre sobriquet italien que l’on réserve à un bambin aux bonnes joues.
« Un petit ange » que l’on retrouve dessiné en signature depuis l’enseigne jusqu’au assiettes. Vous avez maintenant la ref’.
À l’entrée et donnant sur la rue Paradis, la cuisine ouverte et la cave a vins se font toujours face, comme une haie d’honneur pour les épicuriens, en mal de saveurs transalpines et par les odeurs alléchés.
Au fond la verrière demeure, mais subtilement l’adresse s’est paré d’un je ne sais quoi en italique qui ne trompe pas.
Une trattoria au casting de choix
Les aventures gastronomiques de Jean-François Caujolle se suivent mais ne se ressemblent pas. Le directeur du tournoi ATP 250 de Marseille — récemment parti pour Lyon —, qui s’est déjà impliqué dans de belles adresses d’hospitalité comme le Tuba Club à Marseille ou le Rose Thé à La Ciotat, insuffle aux côtés de sa fille Malicia une nouvelle vie à ce fameux établissement.
La carte est orchestrée par Sylvain Roucayrol, chef inspiré de Tuba. Le sourcing produits irréprochable porte la signature de Julia Sammut (L’idéal), joyeuse prêtresse de l’épicerie méditerranéenne.
En cuisine, les gestes précis sont assurés par un duo authentiquement transalpin, Omar Riolfo et Rebecca Buono. Ils composent des plats comme des invitations au voyage.
Quand le soleil est au zénith ou effleure de ses derniers rayon la devanture, ils envoient aux convives leurs assiettes telles des cartes d’embarquement vers le meilleur de l’Italie.
Le midi, la lumière qui traverse l’impressionnante verrière donne tout son éclat au vert bouteille de la longue banquette que les premiers arrivés préfèreront sans doute aux chaises Thonet, malgré leur charme intemporel.
Le soir, les tables sont élégamment nappées et dressées dans le strict respect des traditions.
La Grande Bellezza
Ce jour-là, dans nos assiettes : un vitello tonnato d’une onctuosité rare, une poêlée de girolles fraîchement cueillies, délicatement relevées d’ail et coiffées de parmigiano, l’irrésistible maritozzo, ainsi que des puntarelle — cette chicorée italienne au goût évoquant l’artichaut, apprêtée en pickles dans un savant mélange d’huile d’olive, d’ail et de vinaigre.
Par la suite, dévolu jeté sans concession sur les maccheroni all’Amatriciana, nappés de leur onctueuse sauce tomate où se dévoilaient de tendres lardons de guanciale poêlés.
Des propositions dont on se délecte aussi au comptoir en zinc avec un bon cocktail — tel un Negroni, qui a la primeur de voir sa recette exposée en grand sur le miroir derrière le bar.
Une incroyable carte de vins
Pour les amoureux des vins, ici pas de simple carte, mais un livre subtilement embossé du même bambin ailé qui veille au cœur des assiettes.
Sur 76 pages, près de 1000 références sont soigneusement réunies par l’expert des terroirs Geoffrey Roumilhac (Prémices, Le Grand Bain, Parcelles) auréolé par Star Wine List.
La carte offre un l’éventail œnologique franco-italien des plus complets pour des accords mets-vins tout simplement divins.
Le Petit Plus : Le long comptoir en zinc qui se prête volontiers à l’Aperitivo de début de soirée permet aussi de patienter avant de rejoindre votre table, cocktails en main.
Par Astrid Briant (Texte et Photos)












