A deux pas de l’Église des Réformés qui vient elle aussi de se faire une beauté, la brasserie des Danaïdes est une institution du quartier. En terrasse comme en salle, elle a retrouvé les couleurs et la joie de vivre d’un grand bistrot populaire et vivant à chaque heure de la journée.
Créée en 1898, cette brasserie a longtemps été un des centres névralgiques du quartier des Réformés.
Devant la magnifique fontaine représentant les Danaïdes – les 5 filles du roi Danaos condamnées aux Enfers où elles doivent remplir sans fin un tonneau troué dans la mythologie grecque – cet établissement a été un lieu de rendez-vous à toutes les époques.
Celui de la pègre au début du siècle dernier, des intellectuels, professeurs ou écrivains venus y trouver l’inspiration entre deux ballons après-guerre, puis celles des joueurs d’échecs (s’y retrouve le plus vieux club de Marseille datant de 1872) et enfin un haut lieu de la communauté LGBT avec des soirées électro Up and Down tempo mémorables.
A l’image des Hauts de la Canebière enfin requalifiés où les marchés (les samedis et les mardis) ont permis de faire rejaillir cette vie de quartier joyeuse et populaire qui avait disparu, elle entend bien être un acteur majeur de cette redynamisation.
Si de l’extérieur la transformation est discrète (n’était-ce un mobilier de terrasse plus coloré) à l’intérieur l’équipe aux manettes a appliqué les recettes qui ont fait son succès dans ses autres établissements (le Parpaing qui flotte, le Bambino, Cama Sutra, Gigi bouillon italien) : une cuisine familiale, de bons produits du marché et de saison et un service rapide. Avec à chaque fois, l’envie de devenir un lieu de vie intergénérationnel accueillant une clientèle d’habitués du quartier comme de visiteurs occasionnels qui pourront redécouvrir le quartier des Réformés s’ils l’avaient déserté ces dernières années.
Un sol damier noir et blanc, des banquettes et fauteuils en velours couleur pistache, des tables nappées, de larges rayures aux murs et des magnifiques poutres anciennes révélées au plafond réussissent la prouesse de rendre chaleureuse une salle grande comme un hall de gare.
A l’ombre ou au soleil, on se prélasse sur sa grande terrasse dès le petit déjeuner du matin avec son quotidien.
Au déjeuner, un plat du jour et une carte bistrot simple et réduite pour garantir fraîcheur et vraie cuisine maison : dans le désordre, on retrouvera une bavette beurre maître d’hôtel et ses frites maison, un tartare de bœuf, une cuisse de poulet, la daube de poulpe, le typique aïoli ou les pâte à l’encre de seiche et poutargue râpée. Avec le pain et les bons desserts – qui sont aussi maison – et des vins du coin (comme ceux du Domaine de la Mongestine) qui ont la bonne idée de rester à des prix doux, on peut déjeuner bon et fissa.
Bonne idée aussi que de proposer sôcisse marseillaise et purée ou pâtes au pistou pour les minots. Il n’y a pas que les steack haché et nuggets frites dans le vie, non ?!
Dès 17h30, on ne badine pas avec l’apéro ! Poulpes flambés au pastis, panisses et aïoli, moule gratinées, boulettes sauce tomates et même des huîtres permettent des moments de détente gourmand et de sauter la case dîner.
Le Petit Plus : Des soirées musicales auront lieu régulièrement pour contribuer à la redynamisation nocturne de cette très jolie place.
Par Eric Foucher