Tantôt muse tantôt modèle, Inès Melia est aussi une artiste qui a partagé un bon bout de route avec la marque Sessun. Cette dernière l’invite dans l’espace Alma à partager sa vision du thème automne-hiver de sa collection baptisée « Book-club ». Un retour en grâce du livre traité avec humour et poésie.
Originaire du sud de la France, Inès Melia fait partie de ces jeunes femmes inspirées et inspirante sdans l’univers de la mode, grâce aux sources très variées composant son art. On la découvre il y a dix ans mixant dans les clubs en vogue de la Capitale (le Baron, le Silencio, les Bains…) ou égérie des campagnes publicitaires pour des marques connues ou en devenir. Après l’insouciance et l’hédonisme à tous crins, elle opère un retour à un lifestyle plus simple qui se traduit par une poétique de l’ordinaire.
Elle s’exprime sous différentes formes : peintures, photographies, sculptures, ou ready-made à partir d’objets du quotidien. Elle vient d’ailleurs tout juste de publier un livre de photo baptisé « The Domestic Life » sorte de manifeste visuel de cet art du peu et du quotidien à découvrir sur son site.
Cultivant avec sensualité une silhouette androgyne, ses accointances avec la marque Sessun semblent évidentes. Une même volonté de déplacer les frontières, d’ouvrir les champs des possibles et d’instaurer un dialogue entre les arts qui a présidé à l’ouverture d’Almà, ce nouvel espace ou art et artisanat ne font plus qu’un, non loin de l’Abbaye Saint-Victor à Marseille.
Que trouvera-t-on dans cette exposition ? Jérôme Sans (cofondateur avec Nicolas Bourriaud du palais de Tokyo et co-commissaire de cette exposition) précise : « Des totems de livres et des boites à mouchoirs creusées dans des romans trouvés au hasard de ses pérégrinations, des photographies à mi-chemin entre la nature morte et le calligramme, des œuvres sur papier composées de pages d’œuvres glanés d’ouvrages exhumés. L’atmosphère d’un club de lecture féminin en référence aux réunions littéraires héritées des salons du XVIIIè et XIXème siècle qui connaissent une importante vague de popularité à l’ère du digital, en s’imposant comme un nouvel espace de conversation féministe et d’émotions collectives ».
Le salon de lecture (ou « Book club » puisque nos amis anglo-saxons nous ont volé la vedette en la matière), c’est aussi le thème choisi par Sessùn pour sa collection Automne-hiver. Un livre envisagé comme un contenu et un contenant, le bel objet que l’on touche, caresse, empile, feuillette, corne, annote. Un partenaire de voyage, un échappatoire, une porte vers l’imagination qui inspire l’univers onirique et graphique d’Inès Melia qui prend place dans la boutique galerie.
Quelques jours avant le vernissage nous avons posé trois questions à l’artiste.
Comment avez-vous interprété le thème « Book Club » dans cette expo ?
Ce qui m’inspire c’est de jouer avec le livre comme matériau, de tenter de désacraliser un object que beaucoup considèrent comme sérieux voir même sacré.
L’humour et le décalage font partie de mon travail, je m’amuse avec les choses qui sont autour de moi avec l’infra-ordinaire comme le nomme G. Perec.
Comment avez-vous travaillé avec Jérôme Sans, co-commissaire de l’exposition ?
Jérôme Sans est comme un parrain pour moi. Je le connais depuis plus de dix ans nous avons travaillé ensemble par le passé, il m’accompagne aujourd’hui avec Emmanuelle Oddo pour cette exposition dont il a écrit le texte de présentation.
Quel est votre rapport à Marseille ? Si vous deviez citer 3 lieux où vous aimez vous perdre ?
J’ai grandi dans le sud de la France près d’Avignon et j’ai gardé des attaches affectives très fortes pour la ville de Marseille où je reviens dès que possible.
Mes endroits préférés sont le quartier du Panier, mais aussi le Vallon des Auffes et la Cité Radieuse où j’ai eu la chance de passer une nuit, une super expérience !
Le Petit Plus : A découvrir aussi chez l’artiste le projet le Brouhaha des cartes postales sonores glanées lors de ces voyages associées à des motifs textiles.
Par Eric Foucher / Photos Timothée Chambovet