Quoi ? : Peintures et sculptures
Où ? : Centre de la Vieille Charité, 2 rue de la Charité Marseille 2e
Quand ? : Du 11 Mai au 26 Septembre 2021 (Tous les jours sauf lundi de 10 à 18.00)
Combien ? : 6 € (Réduit 3 €)
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Réunissant près de 180 œuvres et plus de 80 artistes cette exposition dresse un panorama complet de l’inspiration surréaliste dans la peinture moderne et retrace l’histoire de sa présence dans l’art américain des années 1930 à la fin des années 60.

Cette exposition s’ouvre par les œuvres d’un groupe d’artistes surréalistes à la Villa Air-Bel de Marseille dans l’attente de visas pour les Etats-Unis, et pour lequel se bat le désormais célèbre Varian Fry. Réunis autour d’André Breton en 1940-1941, Victor Brauner, Max Ernst, Jacqueline Lamba, André Masson ou Wilfredo Lam participent a des expériences artistiques collectives – comme le jeu du cadavre exquis où chacun doit compléter un dessin sans savoir ce que l’autre a dessiné – et créent ensemble le célèbre Tarot de Marseille.

Mais elle retrace aussi la présence d’un courant surréaliste dans l’art américain, des années 1930 à la fin des années 1960 qui aurait existé indépendamment de l’exil des surréalistes parisiens, tordant ainsi le cou à la doxa qui en avait fait les déclencheurs du mouvement surréaliste aux Etats-Unis.

On y découvre l’existence d’un surréalisme transatlantique incarné par de jeunes artistes américains (Joseph Cornell, Helen Lundeberg, Pavel Tchelitchew, etc.) influencés dès les Années Trente par  des nouvelles formes et pratiques qu’incarnent des artistes comme Dali, Man Ray ou Yves Tanguy ou Miro. Deux courants vont progressivement diverger néanmoins : une voie figurative et une voie abstraite, avec pour cette dernière les premières œuvres surréalistes d’expressionnistes comme Jackson Pollock ou Mark Rothko.

L’influence durera jusqu’à la fin des années 60, époque où le surréalisme connaît enfin son heure de gloire dans les publications et grandes expositions rétrospectives où Dali et consorts triomphent. Les affiches du rock californien s’en inspirent tout comme des artistes comme Barnett Newman qui brouillent les frontières entre abstraction et figuration. La charge érotique,  les formes molles ou désagréables, similaires à celles que l’on trouve chez Alberto Giacometti ou Tanguy fera dire à une critique quant aux  créations de Louise Bourgeois et Eva Hesse  qu’il s’agit « d’abstraction excentrique » .

A défaut de vivre heureux, on pourra constater que le surréalisme a vécu longtemps en ayant beaucoup d’enfants, y compris outre-atlantique.

Par Eric Foucher