Une vraie boucherie ! L’expression n’a jamais été aussi vraie pour la première adresse de la cheffe Laetitia Visse. Elle y travaille avec brio la chair pour faire bonne chère dans l’antre d’un ancien boucher devenu restaurant.
Une ligne tramway et un métro à proximité, un Cours Lieutaud joliment relifté, et la promesse d’un bon déjeuner. Il n’en fallait pas plus pour lâcher la voiture et l’hyper centre pour aller savourer une bonne viande dans une rue du village devenue bien urbaine. Par l’odeur alléchée, rendez-vous est pris chez Laetitia Visse alias « la femme du boucher », la jeune cheffe qui fait parler d’elle depuis plusieurs années chez les autres et possède enfin sa propre adresse.
Celle-ci n’est pas nouvelle et connue des marseillais de longue date. Elle abritait déjà jadis la salle d’un boucher devenu restaurateur mais l’affaire avait périclité et sombré dans l’oubli.
La devanture de la boucherie n’a guère changé et répond toujours aux codes universels du genre, le rouge et blanc. L’intérieur lui a pris un coup de frais et les allures d’un vrai bistrot à grand renfort de mobilier en bois et peinture vert bouteille. Des plantes exubérantes profitent toujours de la lumière généreuse pour envahir la salle du fond.
En cuisine la cheffe, une apprentie et un commis s’activent pour répondre aux sollicitations de l’aimable personnel de salle venu déposer les commandes déjà nombreuses en raison d’un bouche à oreilles des plus flatteur.
A l’ardoise le midi, uniquement deux entrées, deux plats et deux desserts. Les fines tranches de veau s’enroulent autour de notre fourchette délicatement nappée dans leur sauce au thon, anchois, câpres, comme le veut le traditionnel vitello tonnato. Mais elles retrouvent un peu de jus avec un pesto maison.
Avec notre fine lame – un petit Pradel des familles qui prouve qu’on est bien dans un restau de viande – la grillade de cochon à suivre se découpe « comme du beurre » comme le dit l’expression consacrée. Un trésor de simplicité avec les petit légumes grillés (fenouils, choux fleurs et haricots) et un riz safrané quand la cuisson est maitrisée
En dessert une délicieuse brousse du Rove et aux coulis de fraises parsemé de petits fruits de saison (figue, mûres et cassis) et quelques petits morceau ce cake au citron suffiront à notre bonheur.
Le genre de déjeuner qui vous met en joie pour le reste de la journée, même sans avoir ouvert la bonne quille de vin bio ou naturel sur laquelle on lorgne avec envie depuis le début du repas dans la partie cave.
On reviendra un soir, c’est sûr, et pourquoi pas un lundi quand tous les autres ont tiré le rideau ? On veut goûter à des plats plus « canailles » encore et en petites portions à la demande générale afin de partager et tester sans crainte les plats, même les moins engageants à priori. Les abats (ris de veau, rognons, cœur, foie, etc.) sont de retour et on ne parle pas ici de pattes de musique ni de patte d’eph’…
Le Petit Plus : Il vous est déjà possible d’acheter du vin à emporter (moins 10 € sur le prix à la carte) et prochainement c’est la charcuterie, les bocaux maison et les bons sandwiches à emporter qui seront à l’honneur dans la partie traiteur à l’avant de la boutique.
Par Eric Foucher
Rencontre avec la Cheffe Laetitia Visse à découvrir ICI