Il y a deux ans Cityzen Seb est tombé amoureux de Marseille et de son architecture un peu foutraque. Il a commencé à shooter ses décors et à y intégrer des représentations d’œuvres classiques. Sa galerie de street art virtuelle était née qui juxtapose les images pour raconter de nouvelles histoires.
Cela faisait un moment que l’on suivait ses collages virtuels sur les réseaux sociaux. Parfois tellement bien faits qu’on pouvait vraiment penser qu’ils avaient été posés in situ. En cherchant à découvrir qui se cachait derrière Cityzen Seb, on découvrait avec étonnement qu’il s’agissait de l’un de nos confrères journalistes. Originaire de Paris vingtième, il s’est expatrié dans le sud il y a quatre ans et vit à Marseille depuis près de deux ans maintenant. « J’ai connu les débuts du Street Art à Paris et j’ai toujours aimé cette expression urbaine qui poétise la ville. Quand Instagram est né, j’ai donc commencé par poster des photos de Street Art parisien.
Au bout d’un certain temps, j’ai ressenti le besoin d’être moi-même acteur dans la création, et pas seulement relayer celle des autres ». A Paris comme ailleurs, il a dit avoir toujours aimé se balader seul en ville. Dès que quelque chose lui plaisait, instinctivement, il shootait. Marseille est devenu son nouveau terrain de jeu à la diversité très inspirante « Un jour, j’ai eu idée d’intégrer une image d’œuvre d’art classique (une sainte vierge) sur un mur taggué, et ce contraste m’a plu… Puis j’ai approfondi ce concept au fur à mesure de mes balades et inspirations… Dire que cette passion des heures perdues est devenue son violon d’Ingres serait donc fort à propos. Quand on lui demande qui de la ville ou de l’œuvre a motivé l’autre, il répond qu’il n y a pas de règle. « L’important, c’est plutôt d’essayer de raconter une histoire, pas de produire des images gratuites qui n’ont pas de sens. De manière générale, j’aime bien les contrastes et c’est aussi un des rouages efficaces de l’art contemporain. J’aime aussi créer la surprise et ne pas m’enfermer dans un style, une façon d’être plus libre dans ma création. »
D’ailleurs il va maintenant au du street-art virtuel car ces dernières créations n’ont plus forcément pour décor la rue. Elles sont un mix de plusieurs tableaux d’artistes qu’il apprécie particulièrement comme David Hockney ou Kees Van Dongen.
«C’est du recyclage dans le sens ou l’art est la preuve même que le passé construit le présent et même l’avenir. Les chefs d’œuvres dont souvent je m’inspire, sont immortels… En tout humilité, je me permets de les transposer dans notre environnement actuel… » Son compte Insta est devenu une galerie en ligne qu’il essaie d’alimenter chaque jour en postant une image entre 8 et 8h30. « Comme je me lève très tôt (autour de 5h), je travaille mes images durant cet instant calme où la ville dort encore… C’est aussi à ce moment-là, que l’esprit est le plus frais, donc propice au processus de création… Alors que tous les musées du monde proposent des expos virtuelles en raison du confinement lui avait commencé déjà commencé en début d’année. Prophétique ?
A suivre ICI
Par Eric Foucher