La roue, c'est la monnaie locale alternative qui circule en Provence et Alpes du Sud. Autrement dit : une monnaie qui peut remplacer l'euro dans les commerces qui font partie du réseau. Et figurez-vous qu'elle commence à bien tourner !
Au premier abord, la roue ressemble à une monnaie nationale classique : des billets multicolores, sécurisés, allant de 1 à 50 roues. Mais sa particularité, c’est d’être une monnaie alternative. Autrement dit : en adhérant à l’association qui imprime les roues, vous pouvez échanger vos euros contre des roues (1 euro = 1 roue) dans un comptoir de change. Ensuite, vous pouvez payer vos achats en roues chez les commerçants partenaires. A Marseille, vous trouvez parmis ces commerçants des épiceries (Les Pissenlits, Au grain Près…), des cafés, bars et restaurants (Zoumaï, Bernie, Mikala…), des maraichers (Terre de Mars…), mais aussi par exemple un réparateur (Allo Mécano Vélo) ou encore un sophrologue, un médecin chinois, des boutiques de déco… Tous les commerçants partenaires sont là.
Mais si on change ses euros contre des roues, quel intérêt ? Et bien, plein ! Les roues sont utilisables sur un territoire limité, et chez des commerçants adhérents. Eux-mêmes dépensent leurs roues chez des fournisseurs adhérents. Donc, en utilisant des roues, vous soutenez un commerce 100% local, avec tous ses effets bénéfiques : baisse de la pollution, soutien de l’emploi local…
Plus largement, les monnaies locales sont pensées pour alimenter un cercle vertueux. Le but n’est pas de remplacer l’euro, mais plutôt de constituer un réseau solidaire d’acteurs positifs pour l’économie, qui échangent entre eux. Et cela va même plus loin, puisque vos euros échangés contre des roues servent aussi à alimenter le réseau : ils sont stockés sur un compte bancaire de la Nef, et prêtés pour des « projets éthiques et engagés ».
La roue va chercher ses origines en 2012, à l’Isle-sur-la-Sorgue. A l’époque, face à la crise de 2008, un petit groupe d’habitants se demande comment se protéger des aléas de l’économie mondiale dans la vie quotidienne… Ils décident de créer une monnaie alternative locale, qu’ils baptisent « la roue » en référence aux roues à eau de l’Isle-sur-la-Sorgue (puisque la roue « donne du sens à vos échanges !»), mais aussi comme clin d’oeil à l’euro, son anagramme. Depuis, la roue a roulé sa bosse : 200 000 roues sont aujourd’hui en circulation sur tout le territoire Provence et Alpes du Sud (départements 13, 84, 04, 05), tandis que 3000 particuliers et 1000 professionnels l’utilisent.
Comme toute monnaie alternative locale, la roue devient plus puissante à mesure que son nombre d’adhérents augmente. Si vous souhaitez donner un bon coup de pouce au commerce local, vous avez donc la solution toute trouvée : achetez des roues !
Le Petit Plus : Comme le territoire de la roue est assez vaste (4 départements), vous pouvez aussi l’utiliser en weekend ! Tous les commerçants adhérents sont référencés ici.
par Julie Desbiolles
