Installé dans un îlot historique, cet hôtel haussmanien revisite de façon contemporaine l’hospitalité méditerranéenne qui fit les beaux jours de la Canebière à la Belle Epoque. Ou quand le chic fricote avec le populaire...
A l’abandon depuis des lustres, l’îlot des Feuillants aux portes du bouillant quartier de Noailles a enfin retrouvé vie, et de belle façon puisque le repreneur (Accor) et son maître d’œuvre (Tangram) ont respecté le bâti et son histoire. Il nous replonge dans les plus belles heures de la Canebière au 19ème et début 20ème époque où grands hôtels et brasseries rivalisaient d’élégance pour attirer le chaland.
Les superbes façades ouvragées, les ferronneries des balcons et les détails d’architecture révèlent enfin tous les fastes de l’édifice bordé par la rue des feuillants, la rue longue des capucins donnant vers la place de Noailles du même nom (accueillant son marché) ainsi bien sûr que la Canebière.
La réhabilitation de cet ancien monastère construit au 19è siècle pour accueillir un ordre bernardin a, comme souvent à Marseille, pris plus de temps que prévu et révélé son lot de surprises. Mais le jeu en valait la chandelle puis l’édifice tire enfin la Canebière vers le haut dans sa jolie livrée en bois vers de gris et ses larges vitrines dans l’esprit des boutiques qui animaient l’artère par le passé.
L’hôtel possède quatre types de chambres sur cinq niveaux. Des classiques et des privilèges principalement aux tailles déjà très honorables, confortables et surtout parfaitement insonorisé, ce qui n’est pas un luxe dans cette partie de Marseille. Pour les privilégiés, elle propose aussi quatre suites et dont un privilège avec un belle terrasse offrant un superbe panorama pour contempler la Bonne Mère, le Vieux-Port et la Gare Saint Charles.
Le lobby épuré mais chaleureux est une parfaite entrée en matière à l’esthétique du lieu qui rend hommage aux codes marseillais de façon contemporaine. Les motifs recouvrant les murs sont inspirés des tapisseries anciennes, la forme des luminaires et la géométrie des meubles réalisés sur mesure s’inspire directement de nos célèbres tomettes. Le joli mobilier vient directement de nos meilleures échoppes comme ces fauteuil croisette (Good design), table brasserie et de chevet (Edward), luminaires design (LM5P) et plantes de chez Intuitive, joli fleuriste de Noailles.
Enfin le cannage qui habille les dressings, le laiton très présent et les carreaux de faïence blanc dans les salles de bains donne confère une petite touche art déco, cosy élégante aux chambres très lumineuses. Idéalement situé entre la Gare Saint-Charles et le Vieux-Port, l’hôtel signe, on l’espèr, le retour d’une élégance qu’on croyait dorénavant réservée aux archives.
Le Petit Plus : L’établissement accueille en rez-de-chaussée une brasserie (le Capucin) accessible directement depuis l’hôtel et dans laquelle est servie une excellente cuisine méditerranéenne.
Par Eric Foucher