Quoi ? : Potager, restaurant et chambres d’hôtes
Où ? : 3 Avenue Frédéric le Play 13009 Marseille
Quand ? : Jeudi > Dimanche midi / Le soir sur privatisation (à partir de 10 couverts)
Combien ? : Déjeuner : Entrées de 10 € / Plats 15-18€ / Dessert 8 € / Verre de vin 5.5 € Chambres de 100 à 120 € avec le petit déjeuner
Transport ? : Bus 23 depuis Rond Point du Prado (arrêt Soude Reginensi)
Des Questions ? : 06 27 46 82 50
Un lien ? : Cliquez-ici

Entre le jardin, le salon d’été et la pergola, il faut savoir prendre son temps pour savourer l’instant. Un défilé de petits plats où le végétal joue local et les petits producteurs sont à l’honneur. Carpe diem mode d’emploi…

 

Il existe encore entre les quartiers de Mazargues et Sormiou, là où l’urbanisation galopante a colonisé peu ou prou toutes les dernières terres maraîchères, quelques havres de paix.

C’est sur le domaine familial de Fontarèche, au milieu duquel leur grand-mère habite toujours une jolie bastide, que Charlène a convaincu son frère Raphaël (nb : ancien officier de la marine marchande) de transformer la maison annexe de leur père en une retraite paisible. Ils y partagent avec leurs invités leurs aspirations naturelles pour se reconnecter au vivant et tenter, à leur niveau, de préserver une planète de plus en plus menacée.

Comment cela se traduit-il dans les faits ? Au bout d’un petit sentier arboré, un jardin où on laisse vivre les herbes folles et où les plantes aromatiques, plus aptes à affronter le soleil ardent, ont la part belle autour des légumes transformés en cuisine dès maturité. De la terrasse construite en bois aux chambres de l’étage (avec toutes trois de noms de plantes bien évidemment: cactaceae, aloe, philodendron) décorées avec du mobilier de famille ou chinés, on a aussi pensé recyclage, production locale et respect de l’environnement.

Des engagements vécus non comme des contraintes mais plutôt comme des motivations que l’on sent de l’accueil à l’assiette. Elles poussent la fratrie à trouver le petit producteur de bières artisanales (ici un brasseur de l’Ubaye) de café torréfié à point (Victoire Coffee à Auriol), de fruits et légumes qui ont du goût (maraîcher Thomas Shaw de Lascours) et bien d’autres encore, qui vont sublimer l’expérience culinaire par un respect des produits et du vivant.

L’énoncé des plats à base de plantes, fruits, légumes et fleurs comestibles pourrait laisser penser à quelques virtuoses et ennuyeux exercices culinaires. Il n’en est rien. Charlène, que l’on avait connue à travers son collectif Les Charlau puis dans les cuisines de Maison Vauban propose des plats aussi jolis à l’œil que délicieux en bouche. Des assiettes colorées par touches comme des tableaux qu’il faut prendre le temps de déguster pour apprécier toutes les saveurs et arômes.

Ce n’est pas tant l’idée saugrenue d’accommoder une purée de potimaron avec du melon et des amandes puis de l’arroser d’un gaspacho blanc qui est intéressante, mais faire de ce plat une véritable expérience gustative et surtout que cela soit bon.

Le « tomates Shaw » proposant carpaccio sur pain au levain avec sa compotée de tomates-oignons et son coulis,  agrémenté de verveine fraîche et d’un jus de criste-marine (aka « le fenouil des mers ») à lui moins de folie visuelle, mais est tout aussi bon en bouche.

Mais c’est le dessert maison, une pompe à huile imbibée d’un gin artisanal produit dans les Alpes avec un sorbet abricot arrosé d’un sirop de genièvre qui nous laisse baba.

Les vins aussi ne sont pas choisis au hasard et  vous proposent des voyages en terroir bio et naturels (Ptit Piaf, Prise de Bec, varenne du Poirier, etc.)

Et si vous n’avez pas profité du petit salon à l’apéro, c’est peut-être le moment de vous y rendre, piano piano, pour le café en traversant le potager. Vous y découvrirez le ginkgo biloba,  la plus ancienne famille d’arbres connue (plus de 270 millions d’années) qui a donné son nom à ce joli projet naissant.

Le Petit Plus : Un événement d’entreprise, un événement à célébrer ? Ce petit poumon vert en plein Marseille est privatisable pour les dîners.

Par Eric Foucher