Mariant avec bonheur la bistronomie en cuisine et la bonhomie au bar, ce nouveau repaire ouvert tous les jours midi et soir offre une étape intéressante dans la tournée des bistrots d’un quartier Chave sorti de sa torpeur.
Bien qu’il s’agisse du premier restaurant pour les deux tiers de ses propriétaires, le Trois-Quarts semble avoir trouvé la recette du succès pour son café, bar et restaurant de quartier : être ouvert tous les jours du matin jusqu’à tard le soir ; embaucher une talentueuse cheffe qui cuisine des produits frais et de qualité tout en maintenant les prix bas ; offrir un long comptoir et une terrasse pour inviter les clients à se poser quelques minutes … ou quelques heures.
« On veut qu’il y ait des jeunes et des vieux, le petit papi avec son café et les jeunes avec leur pastis, l’architecte et l’avocat à côté de maçon et du boulanger » déclare Arnaud, qui, aux côtés de son compatriote Nathan, a appris le métier au Longchamp Palace. L’un des boss de ce dernier, Manu, se trouve être le troisième partenaire du trio et apporte l’expérience (des achats à la compta) glanée dans les huit établissements qu’il a dirigés.
A seulement vingt-sept piges, les colocataires Arnaud et Nathan ont fait le grand saut de serveurs aux statuts de gérants, galvanisés par l’effervescence récente du boulevard Chave (nb: Georges et Le Parpaing qui flotte). Outre l’aspect pratique, le fait de vivre au coin de la rue les a aidés à identifier les besoins du quartier. Reprenant un ancien bar, ils ont par exemple insisté pour en conserver le comptoir pour « boire un coup tranquille » (sic)
Plus que la cadre assez passe-partout, c’est néanmoins la cuisine qui élève le Trois Quarts du simple bar de quartier au rang de bistrot gourmand. On doit cette prouesse à Marie Dijon (qui nous avait déjà régalé au regretté Grain de sel) et à ses belles assiettes qui profitent au maximum de la saison. Au déjeuner, le menu avec deux entrées, trois plats et deux desserts propose toujours une option légumes, poisson et viande. Imaginez un coulis de betteraves vif, de féta et de menthe et un poulet rôti avec des girolles croustillantes, du blé de bourrache, du pesto de cerfeuil et de la purée de courge.
Le soir, ce sont des petites assiettes « bistrot et coquillages » avec des terrines maison, de l’os à moelle, des huîtres de Camargue ou bien encore des fruits de mer cuisinés comme ces palourdes et lardons mijotées dans la bière, ces coques en persillade ou Café-bar-restaurant.
Le nom « Trois Quarts » vient de l’argent dont le trio avait besoin pour financer le projet. Tout juste ouvert, le Trois Quarts est déjà populaire à l’heure de l’apéro et ne désemplit pas jusqu’à tard dans la soirée, avec pintes, cocktails, vin et shooters servis par le sympathique personnel à l’optimisme contagieux. De quoi donner le sourire à leurs prêteurs.
Le Petit Plus : Avec le démarrage de la saison des coquillages, vous pouvez attendre les oursinades, les soirées moules frites, et des autres délices maritimes sur l’ardoise.
Par Alexis Steinman
